Dans un contexte de dérèglements climatiques, la certification environnementale encouragée dans la PAC 2023 prend son sens. L’alimentation est responsable du quart des émissions de GES (gaz à effets de serre) des français.
La première mission de l’agriculture reste de nourrir les populations. C’est clairement inscrit dans le projet de la PAC 2023, et plus particulièrement le document de la stratégie française pour son agriculture.
Les ministères et les agences nationales planchent sur le sujet de la production agricole en lien avec les nécessités environnementales. Et les avis convergent. Il faut améliorer les équilibres de la nourriture. On pense tout de suite à celle qui est fournie aux cantines scolaires.
- Mais faut-il pour autant révolutionner tout son système de production ?
- Quel niveau de contraintes accepter pour accéder à un marché local ?
- Comment intégrer cette approche avec le cadre de la PAC 2023 ?
Exemple
Rappel, le cadre de la loi Egalim (1 et 2)
Que dit la loi ? Davantage de produits « de qualité » dans nos assiettes. Au cas particulier, dans les cantines scolaires, les repas servis doivent désormais comporter au moins 50% de produits « de qualité » dont au moins 20% issus de l’agriculture biologique ou en conversion.
Par produits de qualité et durables, on qualifie ceux qui bénéficient d’un label de qualification ou de certification. Et ils sont nombreux. Label rouge, AOC, IGP, AB sont le plus connus. Mais il y aussi les mentions « produits fermiers », « produits de la ferme » ou « produit à la ferme » et la certification HVE.
Avec l’un de ces signes, l’agriculteur peut accéder au marché des cantines scolaires et des cuisines centrales.
Avantages et conséquences
On met souvent en avant que le label ou la certification permettent d’identifier une exploitation et/ou certains de ses produits. Le grand public les associe à « qualité » et y trouve aussi motif à satisfaire ses attentes en matière d’ESS, économie sociale et solidaire.
Pour mémoire, la réforme de la PAC en 2023 définit la certification HVE comme une des voies pour accéder à l’éco-régime. Rappelons-le, s’il en était besoin, que le « paiement vert » du 1er pilier disparaît. Et l’une des voies pour compenser financièrement la perte (environ 75 €/ha) est de s’engager dans une certification (1).
La certification qui ouvrira à l’éco-régime peut être de type HVE2+ (niveau standard de l’éco-régime, environ 60 €/ha) ou « BIO » et HVE3 (niveau supérieur, environ 82 €/ha).
(1) Il y a 3 voies pour accéder à l’éco-régime ; les pratiques agronomiques (la plus largement accessible), les infrastructures agroécologiques et la certification (dont HVE).
Choisir la démarche qualité qui correspond à son projet
Les certifications, labels et chartes de production continuent à se développer. La certification concerne l’exploitation dans son ensemble. Alors que label et charte peuvent ne concerner que certaines productions.
Un producteur engagé dans une diversification sur des marchés locaux ou un circuit court va naturellement s’orienter vers l’un des labels. Et cela, même s’il fait partie d’un groupement de producteurs.
Les chartes de production (ou cahier des charges) définissent des conditions pour produire. Cela se rencontre sur des exploitations qui, seules ou avec un organisme stockeur (OS), abordent des « marchés de masse » et s’intègrent dans une filière. C’est le cas pour des productions de blé spéciaux (viennoiseries et pains pour la restauration hors foyer).
La certification HVE et la certification BIO marquent sans doute un tournant important pour l’exploitation qui s’y engage. Elle devra remettre en cause ses manières de produire et éliminer progressivement la majeure partie des produits phytos utilisés. Si on ajoute à cela, le complément d’aide de la PAC que cela fournira, il y a de nombreux arguments pour s’intéresser à ces démarches.
C’est un sujet « à plusieurs facettes »
La réforme de la PAC et les modalités d’accès aux aides transcrit les exigences environnementales de la société. Celles-ci sont multiples et issues de plusieurs courants de pensée. On peut, a minima, évoquer la protection de la ressource en eau. Assurer la distribution d’une eau de qualité est un des enjeux de la réduction d’emploi de certaines matières actives autour des zones de captage. Un récent reportage télévisé a montré que ce problème résulte de plusieurs dizaines d’années de pratiques. Les agriculteurs sont prêts à s’engager dans cette voie.
Concilier la pérennité de son exploitation avec des exigences environnementales est tout à fait possible. S’engager dans la diversification répond donc à plusieurs aspirations. Renseignez vous dès maintenant pour en examiner les modalités.
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