En moyenne, le prix des terres agricoles a augmenté en 2023 pour toutes les catégories de foncier. Phénomène nouveau, la « consommation » de terres pour l’urbanisation ralentit.

La FNSafer a en effet mis à jour son observatoires des prix pour 2023. A noter que les achats de terres sous forme de parts sociales représentent près d’un quart du montant des transactions. Rappelons ici que depuis la loi « SEMPASTOUS« , les cessions de parts représentatives de foncier sont transparentes.

Prix moyen et augmentation 2023 / 2022

  • Terres et prés, vendus libres : 6 200 €/ha (+1,50%)
    • zones de grandes cultures : 7 710 €/ha (+4,80%)
    • secteur d’élevage : 4 630 €/ha (-0,30 %)
  • Terres et prés loués : 5 120 €/ha (+1,40%)
    • zones des grandes cultures : 6 450 €/ha (-0,60%)
    • secteur d’élevage : 5 010 €/ha (+2,40 %)
  • Vignes AOP, hors appellation « champagne » : 81 600 €/ha (+2,10 €/ha)
  • Vignes hors AOP : 15 000 €/ha (-1,80%)

Parallèlement, les ventes de terres sous forme de parts sociales représentent 8 280 transactions, pour 923 300 hectares.

Les ventes pour des usages « non agricoles », l’urbanisation, sont donc en forte baisse. -46% entre 2022 et 2021, -29% entre 2023 et 2022. La surface totale concernée est de 12 900 ha. Le prix moyen des « maisons à la campagne » est de 202 000 € « par lot », alors que celui des espaces résidentiels ou de loisirs diminue de 12% à 39 500 €/ha, en moyenne.

Des raisons ?

Difficile d’expliquer toutes ces variations du prix des terres agricoles, mais on a conscience que de nombreux facteurs agissent. Évolution des modes de consommation des français (moins de viande, moins de vins), changement climatiques qui peut décaler des production hors de leur zone traditionnelle. Il y aussi l’aspiration permanente des français à l’habitat individuel que la hausse des taux d’intérêt freine.

Disparités entre les régions et les départements

Prix en €/ha et évolution % 2021CherEure
et
Loir
LoiretNièvre
Terres et prés libres non bâtis5540
-1%
9240
=
5860
-3%
3070
-5%
Terres et prés loués non bâtis4990
+2%
7180
=
4930
+1%
2730
=
Vignes AOP (Moy. 39900, +1,80%)214200
=
NdNd145100
=
Vignes hors AOP (Moy. 6900 €/ha, +0,80%)
Forêts, moy. Nord-Bassin ParisienNd7400
+7,40%
NdNd
Anciens corps de ferme (le lot)93000
-1,10%
159000
-11,70%
172000
-4,40%
94000
=
d’après le site https://www.le-prix-des-terres.fr/

Transactions et prix au plus haut

Dans sa note d’analyse, la Safer souligne que le marché « des terres et prés » a (encore) perdu 13 000 ha. Elle note par ailleurs la hausse des achats de terres par des non-agriculteurs, en vue de changements d’usage. La Safer parle de « consommation masquée« .

Les agriculteurs restent bien sûr les principaux acquéreurs. On notera la hausse marquée des achats par des personnes morales, sociétés d’exploitation et sociétés de portage, avec une part significative des achats par des GFA.

Marché des vignes

Ce marché est quant à lui animé par les personnes morales. On constate des prix soutenus, mais les hausses restent contenues. La vente de quelques domaines « d’exception » à prix élevé influence le prix moyen. Le nombre de transactions a cependant diminué de 13%.

La forêt

Matière première toujours très prisée, le marché reste ferme. Le bois connait aussi un regain d’intérêt pour la construction. Cela tire toujours le marché vers le haut, d’autant que deux autres facteurs ajoutent à ce phénomène ; la fermeture des frontières russes et l’impact des incendies à répétition.

Au final, France entière, 90% des transactions se situent entre 720 et 14 750 €/Ha, pour un prix moyen de 4 750 €/ha, toutes essences confondues. Les ventes de « petites parcelles » (moins de 10 ha) sont stables (en proportion). Alors qu’elles étaient majoritaires en 2021. La part des ventes de surfaces de « grands massifs » (+100 ha) se « tasse » à un peu moins de 23%.

Publié octobre 2023, mis à jour mai 2024