Plus que jamais, on se tourne avec confiance vers son expert-comptable. Même si le temps des moissons rime avec effervescence, cela ne masque pas les difficultés profondes de certaines exploitations.

En effet, certaines exploitations peinent en silence et font leurs comptes. Le constat est dur, même si les résultats sont bons une année, cela ne comble pas les pertes antérieures.

Une reprise et sortie de crise en plusieurs temps

L’État accompagne la reprise d’activité dans l’artisanat et surtout le commerce. L’agriculture subit un autre aléa, celui du climat. Gel, inondations, fortes précipitations, froid, … plusieurs calamités frappent aussi le monde agricole.

Il faut donc apporter à ces exploitations un accompagnement spécifique. La première chose est de détecter les situations de vulnérabilité.

Ensuite, on va les orienter vers le ou le dispositif le plus approprié à leur situation. Solliciter le fonds calamité, demander le report du paiement de cotisations sociales, souscrire un PGE, demander le fonds de solidarité, prolonger d’activité partielle, … Ce sont les principaux moyens disponibles des chefs d’exploitation. Mais il faut convient de rester prudent et d’évaluer avec précision les conséquences sur les prochains mois et années.

En effet, la colère peut laisser la place au découragement, le découragement peut engendre l’inaction ou l’abattement. Le désarroi peut être grand et le soutien moral et la compréhension font partie des valeurs des conseillers et de l’expert-comptable.

Mobilisation générale

L’État est attentif à détecter les signaux en provenance des entreprises. Cela se fera avec les organismes qui gravitent autour d’elles. Assurances sociales, DGFiP et experts-comptables sont sollicités. L’expert-comptable est « tiers de confiance », il peut peut effectuer chez les plus fragiles un diagnostic de la situation.

En parallèle, les chambres consulaires pourront informer sur les dispositifs de soutien et identifier les exploitations les plus concernées.

Pour les cas les plus graves, les tribunaux de commerce ont mis en ligne un autodiagnostic anonyme qui permet de mesurer le degré de fragilité. Le résumé des conclusions oriente vers la procédure adaptée, médiation, conciliation, sauvegarde, redressement, … Autant anticiper et affronter la situation plutôt que d’y être contraint.

Par ailleurs, les exploitants peuvent solliciter, en lien avec les tribunaux, un administrateur judiciaire pour réaliser un diagnostic gratuit de leur situation. Ils examineront alors les mesures adaptées à leur niveau de difficultés.

Prolongation des aides financières

Le prêt exceptionnel s’applique aux entreprises de moins de 50 salariés qui n’ont pas bénéficié d’un PGE. Ce prêt sert à soutenir leur trésorerie. Pour y avoir accès, l’entreprise doit justifier de « perspectives réelles de redressement ». De plus, il faut être à jour sur les échéances fiscales et/ou sociales. Si l’exploitation a bénéficié d’un plan d’apurement, elle est, de fait, dans cette situation.

Le gouvernement prolonge le dispositif des avances remboursables et des prêts bonifiés pour les entreprises les plus fragiles. Ils s’adressent aux entreprises n’ayant pas pu bénéficier d’un PGE ou quand le plan d’apurement n’est pas suffisant.

Pour les plus grosses structures, il existe aussi la possibilité de renforcement des fonds propres, sous forme de prêts garantis. Ils sont considérés comme des « quasi fonds propres ».

Un personnage au cœur de cet accompagnement

Quand la situation est préoccupante voire grave, il est légitime de se replier sur soi. On en perd alors une part d’objectivité. Et pourtant, on peut toujours agir pour peu que l’on s’y prenne en avance. Par exemple, dans les cas extrêmes, une des procédures judiciaires s’appelle justement procédure « préventive ». Avec le recul, ces procédures amiables donnent des résultats honorables. Il n’y a pas de honte à les envisager.

Il est une personne qui connaît bien votre exploitation et ses possibilités. C’est une personne qui vous côtoie. Celui-là maîtrise vos chiffres et suit vos performances. Il est connaît les dispositifs d’État et sait maîtrise certaines dispositions judicaires. Il assure le lien avec votre banquier, … Celui-là sera votre interlocuteur privilégié. Plus que jamais aujourd’hui, sollicitez en confiance votre expert-comptable ou conseiller. C’est comme cela que nous concevons notre mission auprès des exploitants agricoles qui peinent de la crise.