Le prix des terres agricoles a augmenté en 2022, pour toutes les catégories de foncier. Il y a sans doute une explication multiple, voire complexe pour chaque classe de terre.

Prix moyen et augmentation 2022 / 2021

  • Terres et prés, vendus libres : 6 130 €/ha (+3,20%)
  • Terres et prés loués : 5 060 €/ha (+2,90%)
  • Vignes AOP : 151 200 €/ha (+2,30 €/ha)
  • Vignes hors AOP : 15 300 €/ha (+1,90%)

Parallèlement, les ventes de terres pour des usages « non agricoles » enregistrent également des hausses notables. Avec +5,70% pour les « maisons à la campagne » (prix moyen) ou +14,50% pour les espaces résidentiels ou de loisir (44 900 €/ha en moyenne).

Des raisons ?

Difficile d’expliquer toutes ces variations du prix des terres agricoles, mais on a conscience que de nombreux facteurs inter agissent. Évolution des modes de consommation des français (moins de viande, moins de vins), changement climatiques qui peut décaler des production hors de leur zone traditionnelle. Il y aussi l’aspiration permanente des français à l’habitat individuel.

Disparités selon les Régions et les Départements

Prix en €/ha et évolution % 2021CherEure
et
Loir
LoiretNièvre
Terres et prés libres non bâtis5580
=
9260
-3%
6060
+4%
3220
-2%
Terres et prés loués non bâtis4860
+1%
7160
+4%
4850
-2%
2710
=
Vignes AOP (Moy. 39200, +11,1%)214200
+22%
NdNd144900
+2%
Vignes hors AOP (Moy. 6800 €/ha, =)
Forêts, moy. Nord-Bassin ParisienNd7100
+1,60%
NdNd
Anciens corps de ferme (le lot)94000
=
180000
+2,3%
180000
+5,9%
94000
+4,4%

Transactions et prix au plus haut

Dans sa note d’analyse, la SAFER souligne que le marché « des terres et prés » a connu un record, tant sur le nombre de transactions, que sur celui des prix. En effet, après le rebond de 2021 (par rapport à 2020), 2022 poursuit sur la même tendance.

Les volumes augmentent de +2,5%, les surfaces échangées de +4,4% et le CA de +4,9%. Et cela, même si ces hausses sont un peu en dessous des hausses de 2021.

Les agriculteurs restent bien sûr les principaux acquéreurs. On notera la hausse marquée des achats par des personnes morales, sociétés d’exploitation et sociétés de portage, avec une part significative des achats par des GFA.

Marché des vignes

Ce marché est quant à lui animé par les personnes morales. On constate des prix soutenus, mais les hausses restent contenues. L’explication pourrait être que les pluies de la fin d’été (2022) auraient compensé la perte de productivité suite au gels de printemps.

Les prix augmentent particulièrement pour certaines AOP « prestigieuses » comme en Côte d’Or et dans le Cher.

Qui achète des vignes ?

Le nombre d’acheteurs « personnes physiques », tant agricoles qu’extérieurs, chute respectivement de 3,6 et 4,6%. Leur « retrait » du marché est plus net quand on voit la part de leurs achats qui baisse de 11 à 15 %, en surfaces vendues. Le report est essentiellement sur les personnes morales dont le nombre augmente de +6% et la part achetée de +27,5%.

Après avoir progressé de 5 % en moyenne par an sur les 10 dernières années, l’augmentation moyenne du prix des terres libres de bail n’a été que de 0,9 % en moyenne en France en 2017.

La forêt

Matière première très prisée aujourd’hui, le bois connait un regain d’intérêt pour la construction. Cela tire le marché vers le haut, d’autant que deux autres facteurs ajoutent à ce phénomène ; la fermeture des frontières russes et l’impact des incendies à répétition.

Au final, France entière, 90% des transactions se situent entre 700 et 14 000 €/Ha, pour un prix moyen de 4 630 €/ha, toutes essences confondues. Les ventes de « petites parcelles » (moins de 10 ha) sont en sensible retrait (en proportion). Alors qu’elles étaient majoritaires en 2021. Les « grands massifs (+100 ha) représentent plus d’un quart des surfaces vendues. Leur part augmente fortement.