Après plusieurs années de pessimisme généralisé, les Français témoignent depuis le début de l’année 2015 une plus grande confiance dans l’avenir. La crainte du chômage, les contraintes budgétaires, la défiance vis-à-vis de la société se font moins ressentir.

L’édition 2015 du baromètre Anses-Crédoc sur la perception des risques sanitaires nous montre que cette embellie, couplée à une actualité moins focalisée autour de crises sanitaires qu’en 2011, a amené les Français à une plus grande sérénité dans le domaine sanitaire. Les produits du quotidien (l’eau, les aliments frais…), les produits transformés (les vêtements en fibre synthétique, les médicaments, les jouets…) et même les matériaux innovants (antennes de téléphonie mobile, nanomatériaux…) d’ordinaire plus anxiogènes, sont jugés cette année plus sûrs pour la santé humaine. Les connaissances scientifiques et les avis émis par les agences de sécurité sanitaire sont jugés également plus dignes de confiance, même si le contour des missions de ces agences reste encore flou aux yeux de la population.

Contexte

Depuis la première vague du baromètre de perception des risques mené pour l’Anses par le Crédoc en 2011, la confiance des Français pour les produits et milieux qui les entourent s’est accrue, après un léger ralentissement entre 2013 et 2015. En particulier, les médicaments et compléments alimentaires ont enregistré la progression la plus importante de confiance. La part des Français jugeant les médicaments sûrs pour la santé humaine est ainsi passée de 41% en 2011 à 54% en 2015.

Les aliments frais et l’eau du robinet, qui sont à la fois très présents dans le quotidien des ménages et probablement davantage associés à des produits « naturels » que ceux ayant fait l’objet d’une intervention industrielle (plats préparés, insecticides), s’affichent en tête des produits jugés sûrs pour la santé humaine. L’image de la qualité de l’eau du robinet enregistre toutefois de fortes différences régionales (78% d’individus jugent l’eau du robinet sûre pour la santé dans le Sud-Ouest contre seulement 50% dans le Nord). Les produits pour lesquels l’intervention humaine a été prédominante (jouets, produits d’hygiène, médicaments, etc.) interrogent plus nos concitoyens. Mais les inquiétudes exprimées sont moins fortes depuis 2011.

Un sentiment de crainte perdure par rapport aux produits innovants (antennes de téléphonie mobile, nanomatériaux). Les Français connaissent mal ces produits, pensent que la science n’a pas encore exploré l’ensemble de ces effets, et se montrent donc réticents à leur sujet2. Mais même sur ce type de produits, les inquiétudes semblent s’estomper. Les aliments transformés font, de ce point de vue, figure d’exception : ce sont les seuls à générer davantage d’inquiétude. Peut-être la population a-t-elle toujours à l’esprit le scandale de la viande de cheval de 2013 ? Ou l’engouement actuel autour des produits « naturels », « bio » et le retour à une alimentation plus « locale » disqualifient-ils, chaque année un peu plus, les aliments transformés aux yeux des Français ?

Les autres paragraphes développés dans la note de synthèse :

  • Les connaissances des scientifiques largement admises
  • Une opinion plus apaisée
  • Les avis et recommandations des agences de sécurité sanitaire plus appréciés que par le passé

Source : Credoc, note de synthèse septembre 2015

Lire la note de synthèse sur le site internet du Crédoc.