Face à une baisse sensible de la consommation de lapin, FranceAgriMer a conduit pour la filière cunicole (CLIPP) une étude avec l’IFOP afin de comprendre les raisons de cette désaffection et d’identifier les leviers pour reconquérir les consommateurs.

80% des Français déclarent consommer du lapin

L’IFOP met en évidence que la consommation de lapin reste stable chez les français (80 % contre 82 % en 2010), même les plus jeunes déclarent en manger (69 % des 15 à 24 ans). En revanche, la fréquence de consommation baisse, avec moins de consommateurs réguliers (15 % déclarent manger du lapin au moins une fois par mois, proportion en recul de 10 points) et un plus grand nombre de consommateurs très occasionnels (10 % en mangent moins souvent qu’une fois par an, proportion en progression de 7 points).

Le recul de la consommation tient plus de la modification des habitudes alimentaires que de considérations liées aux modes d’élevage.

Parmi les consommateurs de lapin, trois sur dix affirment qu’ils ne mangent pas plus souvent du lapin car ils n’y pensent pas. Le plus souvent l’achat est spontané, c’est en voyant la viande en magasin que la personne a l’idée d’en manger.

D’autres raisons de moins acheter de lapin sont également évoquées par certains consommateurs : préférence pour d’autres viandes y compris dans l’entourage familial, tendance à limiter sa consommation globale de viande,  prix trop élevé, temps de préparation trop long…

L’image désuète de la viande de lapin, associée à des recettes traditionnelles et aux repas de son enfance, joue également en défaveur de sa consommation par les acheteurs occasionnels.

Le lien avec l’animal de compagnie est le premier obstacle à sa consommation pour les 20% de non mangeurs, mais pour autant, ce motif de non consommation ne pèse que pour 6% de l’échantillon interrogé et ne progresse pas par rapport à 2010.

La viande de lapin jouit d’une bonne image auprès des Français

La viande de lapin jouit d’une bonne (80 %) voire très bonne (24 %) image auprès des Français, notamment auprès des personnes de 50 ans et plus, des hommes, des cadres et professions intellectuelles supérieures et des personnes qui connaissent le produit. La viande de lapin semble avant tout capitaliser sur ses intérêts culinaire et nutritionnel. Presque tous les interviewés s’accordent sur le fait qu’elle fait partie de la tradition culinaire française, qu’elle est goûteuse, mais aussi qu’elle permet de diversifier l’alimentation et est bénéfique pour la santé.

Pour autant, les apports nutritionnels de la viande de lapin ne sont pas tous clairement identifiés.

Si le lapin est reconnu comme une viande maigre et blanche par environ 7 personnes interrogées sur 10, sa teneur en vitamines, sodium, oméga-3 ou encore sélénium laisse les interviewés dubitatifs.

Trois quarts des Français partagent le sentiment que le lapin peut être cuisiné pour n’importe quelle occasion, mais plus de la moitié estiment qu’il est difficile à faire manger aux enfants, qu’il nécessite beaucoup de temps en cuisine et se limite à quelques recettes seulement.

L’origine française du lapin, premier critère de choix

Si la moitié des consommateurs de lapin achètent leur viande en hypermarché ou supermarché, les circuits plus artisanaux (volailler, marché, la vente directe au producteur) ne sont pas négligés car les consommateurs de lapin attachent une grande importance à la traçabilité du produit.

En effet, l’origine française du lapin est le premier critère de choix pour les consommateurs français (44 %), loin devant le prix du produit (27 %) ou d’autres garanties comme la présence d’un label de qualité (26 %), l’information sur les conditions d’élevage (12 %) ou la garantie sans OGM (9 %).

Source : franceagrimer.fr, 12/09/2018