Quand le cours des céréales est bas ou moyen, pourquoi y a-t-il des écarts de résultats entre les exploitations et d’où viennent-ils ?

Une étude a été menée auprès de 1 500 exploitations bourguignonnes ayant comme production exclusive les grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux). Ces exploitations ont ensuite été réparties en deux groupes :

  • Les exploitations à fort potentiel de rendement (exploitation dont le rendement régulièrement attendu est supérieur à 60 qx/ha) ;
  • Les exploitations à faible potentiel de rendement (exploitation dont le rendement régulièrement attendu est inférieur à 60 qx/ha).

Le critère analysé est l’EBE/UTA et pour chaque échantillon, les exploitations sont classées selon leur niveau d’EBE/UTA, du plus faible au plus élevé.


NOTA : EBE (excédent brut d’exploitation) = traduit la capacité de l’exploitation à générer un excédent indépendamment de la politique d’investissement et du mode de financement ; UTA (unité de travail annuel) = compte la main d’œuvre de l’exploitation

Le constat

Au regard du ratio EBE/UTA, l’écart entre « mini / maxi » est de 100 000 € et cela indépendamment du potentiel de rendement.

Comment expliquer de tels écarts ?

L’étude a examiné successivement les principales composantes de la marge.

Le potentiel agronomique

Le potentiel agronomique de la région agricole de l’exploitation n’est pas excessivement déterminant car la différence des moyennes d’EBE/UTA entre les secteurs à fort potentiel et faible potentiel n’est que d’environ 10 000 €.

Le rendement et la surface

Le rendement ne semble pas non plus déterminer l’appartenance à une moyenne d’EBE/UTA car une différence de 1 tonne/ha est à remarquer entre les EBE/UTA les plus faibles et les plus forts au sein des deux groupes. Cependant, les exploitations aux EBE/UTA les plus forts ont un niveau de production par UTA 2,5 fois plus élevé que les exploitations avec les niveaux EBE/UTA les plus faibles, et cela au sein des deux groupes.
En corollaire, la SAU/UTA apporte les mêmes conclusions. Par conséquent, si la superficie conditionne l’EBE/UTA, elle ne le détermine pas de manière directe ou linéaire.

Les charges de mécanisation

Les charges de mécanisation (qui n’impactent pas directement l’EBE) ont une certaine tendance à l’augmentation en lien avec celle du critère d’EBE/UTA et cela surtout en secteur à fort potentiel. Ceci est certainement à rapprocher de la SAU/UTA et de la production/UTA qui s’accroissent toutes deux avec l’EBE/UTA.
Ainsi, à mesure que la surface/UTA augmente, la mécanisation coûte un peu plus par ha mais surtout permet davantage d’EBE/UTA.

Conclusion

Les exploitations qui présentent les plus forts niveaux d’EBE/UTA apparaissent comme celles qui maîtrisent la technique de production et disposent d’une SAU/UTA importante, la main d’œuvre étant sans doute compensée par des investissements plus conséquents.

Contact pour l’étude Région Bourgogne, I. Henry-Troyat, CERFRANCE Alliance Centre – Premery