L’employeur a-t-il le droit de licencier un salarié dont le permis de conduire est suspendu ?

Dans certaines conditions, il est possible de prononcer le licenciement d’un salarié dont le permis de conduire a été suspendu.
Avant d’agir, vous devez vérifier si cette suspension affecte la bonne exécution du contrat de travail. Consultez également votre convention collective, elle peut prévoir des alternatives au licenciement.

Suspension du permis de conduire : impossibilité d’effectuer sa prestation de travail

A partir du moment où le permis de conduire est un élément essentiel pour assurer la prestation de travail, sa suspension peut justifier un licenciement.

Exemple : Un chauffeur-livreur, par ailleurs chef du parc automobile, se voit suspendre son permis de conduire pour 4 mois. Le temps nécessaire à l’accomplissement de ses tâches de chef de parc est estimé entre 20 minutes et 1 h 15 par jour. Il consacrait entre 11 et 18 jours de travail par mois à la conduite de véhicules d’entreprise. Les juges ont conclu, dans ce cas, que le salarié n’était plus en mesure d’effectuer sa prestation de travail du fait de la suspension de son permis de conduire.

Il est possible dans ce type de situation de licencier le salarié mis dans l’impossibilité de remplir ses obligations professionnelles. Un licenciement peut être lourd de conséquences. Avant d’en arriver là, il existe peut-être d’autres solutions comme, par exemple, le reclassement du salarié à un autre poste, la prise de congés payés, etc.

ATTENTION : Lorsque le retrait du permis de conduire est dû à des raisons médicales et que le salarié est déclaré inapte à son poste de travail, l’employeur a l’obligation de chercher un reclassement pour le salarié avant de procéder à un licenciement pour inaptitude.

Suspension du permis de conduire : licenciement injustifié si cela n’affecte pas la bonne exécution du contrat de travail

Si la bonne exécution du contrat de travail n’exige pas que le salarié utilise un véhicule nécessitant le permis de conduire, vous ne pouvez pas le licencier. Dans ce cas, il convient de consulter votre convention collective et les usages de l’entreprise avant de procéder à un licenciement.

Certaines conventions collectives prévoient des mesures alternatives à la rupture du contrat :

  • prise de congés payés ;
  • suivi d’une formation pendant la durée de la suspension du permis ;
  • affecter le salarié à un autre emploi dès lors qu’il n’a pas commis une faute grave et que la suspension du permis n’excède pas 6 mois, etc.

Repris de ed. Tissot.