Au-delà de la durée légale hebdomadaire de travail, toute heure travaillée en plus est considérée comme une heure supplémentaire. Mais à quelles contreparties ouvrent les heures supplémentaires ? Qui peut en bénéficier ? Comment sont-elles rémunérées ?
Heures supplémentaires, de quoi parle-t-on ?
Toute heure de travail effectuée au-delà de la durée légale hebdomadaire fixée à 35h (ou de la durée considérée comme équivalente), est comptabilisée comme une heure supplémentaire.
Qui est concerné par les heures supplémentaires ?
Dans le secteur privé, tous les salariés peuvent faire des heures supplémentaires, excepté :
- le salarié en forfait annuel en jours
- le cadre dirigeant de l’entreprise.
Qui décide des heures supplémentaires ?
Les heures supplémentaires sont réalisées par le salarié à la demande de l’employeur (via une notification écrite ou orale), ou avec son accord.
Le salarié est dans l’obligation d’effectuer les heures supplémentaires demandées par son employeur, sauf en cas d’abus de droit, par exemple dans le cas où l’employeur n’en a pas informé le salarié assez tôt.
Heures supplémentaires, les limites à ne pas dépasser
Le décompte hebdomadaire
Les heures supplémentaires sont calculées par semaine et le salarié qui effectue des heures supplémentaires ne doit pas dépasser la durée maximale hebdomadaire de travail. Soit l’équivalent de :
- 10 h par jour
- 48 h par semaine (sauf dans ces circonstances exceptionnelles ou ce plafond peut être porté à 60h)
- 44 h par semaine en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives.
Le contingent annuel
Au-delà de la durée maximale hebdomadaire légale, il existe un « contingent annuel d’heures supplémentaires ». Ce contingent annuel est fixé par la convention ou l’accord collectif de l’entreprise. À défaut de convention ou d’accord, ce contingent annuel est fixé à 220 heures par salarié et par an.
En cas de dépassement, les obligations à la charge de l’employeur sont alors accrues :
- chaque heure supplémentaire effectuée au-delà de ce contingent doit donner lieu à une contrepartie obligatoire en repos (COR)
- l’employeur doit consulter les représentants du personnel avant de demande au(x) salarié(s) d’effectuer des heures en plus.
À savoir
Dans certains cas particuliers les heures effectuées en plus de la durée légale ne peuvent pas être comptabilisées dans le contingent annuel :
- lorsque les heures effectuées le sont dans un contexte d’urgence, ou lorsqu’une exécution immédiate est nécessaire (organisation de mesure de sauvetage, intervention avant un accident imminent, réparation nécessaire sur les installations ou le bâtiment, etc.)
- lorsque les heures effectuées donnent droit à un repos compensateur équivalent.
Heures supplémentaires : quelles compensations ?
La rémunération à taux majoré
Toute heure supplémentaire ouvre droit à une rémunération plus favorable pour le salarié (ou à un repos compensateur équivalent à la majoration, voir ci-dessous). Plus précisément, il existe plusieurs taux de majoration des heures supplémentaires, fixés par convention ou accord collectif d’entreprise (ou par convention ou accord de branche). Chaque taux est au minimum fixé à 10%. En l’absence d’accord ou de convention, les taux de majoration horaire sont fixés à :
- 25 % pour les 8 premières heures supplémentaires travaillées dans la même semaine (pour une durée légale du travail de 35h, de la 36e à la 43e heure)
- 50 % pour les heures suivantes.
Le repos compensateur
La rémunération des heures supplémentaires peut être remplacée, pour tout ou partie, par un repos compensateur équivalent et définie par convention ou accord. La durée de ce repos est alors équivalente à la rémunération majorée. Par exemple, une heure supplémentaire payée à un taux majoré de 50 % donne lieu à un repos compensateur équivalent (soit 1h30).
La contrepartie en repos (COR)
En plus des majorations salariales et du repos compensateur, toute heure supplémentaire accomplie au-delà du contingent annuel donne lieu à une contrepartie obligatoire en repos (COR).
Les modalités d’application de la COR sont définies par accord collectif (ce dernier peut même prévoir une application de la COR au titre des heures supplémentaires accomplies dans la limite du contingent).
À défaut d’accord collectif :
- la COR est fixée à 50 % des heures supplémentaires accomplies au-delà du contingent annuel pour les entreprises de 20 salariés au plus
- à 100 % de ces mêmes heures pour les entreprises de plus de 20 salariés.
Repris sur economie.gouv.fr, par Bercy Infos, le 30/01/2019
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Avril 2022. Un contrat CDI. annualisé dans le secteur agricole.
Dans ce cas, les heures supplémentaires sont-elles payées fin de mois ou fin d’année ?
Si c’est fin d’année, comment faire face aux charges mensuelles (frais de déplacement, gaz/électricité, etc…) puisque les heures supplémentaires permettent précisément de combler ces dépenses ?
« Le dispositif de l’annualisation est encadré par l’accord sur la durée de travail dans le secteur agricole :
• Dans l’annualisation, la durée du travail est organisée dans le cadre d’une période au maximum égale à 12 mois consécutifs au terme de laquelle les heures effectuées au-delà de 35 par semaine doivent être compensées par des heures de repos. Dès lors, elles n’ouvrent pas droit aux majorations pour heure supplémentaire de 25 ou 50 %.
• Les heures non compensées en fin de période sont majorées de 25 % et leur nombre est limité par un contingent. L’accord précité autorise à les reporter sur la période suivante sous forme de repos compensateur (repos de 1 h 15 pour chaque heure reportée), le contingent annuel maximum de 250 heures de modulation de la période suivante étant alors réduit du nombre d’heures ainsi reportées.
Ainsi, si en fin d’année, il s’avère que le salarié a travaillé plus que les heures prévues (sans compensation par des heures de repos), elles doivent être payées avec les majorations d’heures supplémentaires (ou report comme noté ci-dessus)
Afin d’éviter cette situation, outre le respect de l’obligation d’établir un planning (comme prévu dans l’accord), il est conseillé d’effectuer un bilan des heures travaillées avant, par exemple, la période haute de l’annualisation ce qui peut permettre de revoir le planning et redéfinir des périodes avec réduction d’heures. »
Référence : Accord national sur le temps de travail en agriculture.