À la suite des crises sanitaires des années 1996 et 2000, les préoccupations santé vis-à-vis de l’alimentation ont fortement augmenté jusqu’en 2007. La crise économique a mis un terme à cette progression.

Comme le montrent les résultats de la dernière enquête du CRÉDOC « Comportements et Consommation Alimentaire en France » de 2013. Dans les réponses à la question ouverte « Pour vous, qu’est-ce que bien manger ? », posée depuis 1988, on observait en 2007 une prédominance de la « santé », bousculant le rapport traditionnel des Français à leur alimentation.
S’agissait-il d’un phénomène transitoire ou d’une évolution significative ? L’année 2013 montre la volonté d’aller vers une cuisine faite soi-même, à partir de produits bruts, pour des raisons de goût et de qualité. Cuisiner soi-même permet d’allier le plaisir de préparer et de déguster et apporte de la confiance dans son alimentation.
Cette évolution va de pair avec la valorisation gustative des aliments qui croît de nouveau alors que l’équilibre alimentaire était auparavant plus important. En phase avec ce retour du goût, les industriels développent les innovations plaisir. Les femmes restent davantage attentives au rapport entre alimentation et santé, les hommes recherchant plus souvent le plaisir.

Le cuisiné maison est source de plaisir

Les six représentations du « bien manger » mises en évidence en 2013 par la classification du CRÉDOC sont les suivantes : manger équilibré (25 %), exemples de plats et aliments (21 %), acte social (20 %), cuisiné maison (15 %), manger à satiété (11 %), et discours nutritionnel (8 %). L’apparition d’une nouvelle classe en 2013, le « cuisiné maison », est significative d’une hausse du plaisir dans l’alimentation.
Cuisiner est une source de plaisir en soi mais traduit aussi la recherche du plaisir procuré par le goût ainsi que par la convivialité car on cuisine rarement pour soi uniquement : la faible alimentation des personnes seules en témoigne. Cette représentation du « bien manger » inclut la notion de « produit maison », c’est-à-dire produit de son jardin, ou produit localement, ou acheté directement au producteur, pour garantir sa qualité présumée. La façon dont le produit est accommodé, préparé et cuisiné est également importante. Les mets doivent être simples ou traditionnels.
Le « cuisiné maison » correspond à la mouvance récente pour le « fait soi-même » comme réalisation ou moyen d’expression de soi.

Source : credoc.fr, Consommation et modes de vie, N° 275 • ISSN 0295-9976 • mai 2015